Sagesse 18,6-9
Ps 32(33)
Hébreux 11,1-2.8-19
Luc 12,32-48
"Grâce à la foi..."
Cette expression, frères et sœurs, revient comme un refrain dans ce chapitre 11 de la lettre aux Hébreux, que nous venons d'écouter dans la 2e lecture de ce jour. L'auteur de cette lettre nous définit la foi comme «une façon de posséder ce que l'on espère, un moyen de connaître les réalités qu'on ne voit pas» (He 11,1). Tout est dit, la vie ne se réduit pas à ce qu'on peut avoir, ou à ce qu'on peut connaître par expérience. La foi nous donne donc accès à un monde que les savants appelleraient, métaphysique, surnaturel, qui se situe au-delà de la matière, du monde visible. La foi élève notre esprit vers ce que saint Paul appelait dimanche dernier, "les réalités d'en haut".
Ainsi, où la raison humaine s'arrête, la foi prend son envol. Elle est capable de nous ouvrir les portes de l'impossible. Ainsi, permet-elle d'espérer contre tout espérance. C'est ce que l'auteur essaie de nous expliquer, quand il nous parle de nos ancêtres dans la foi, Abraham et Sara. Les deux ont fait preuve de grande foi, voilà pourquoi l'impossible s'est produit dans leur vie.
Tout d'abord Abraham, a eu foi en Dieu en se laissant conduire par lui, qui l'invitait à quitter son pays, vers un pays qui devait lui être donné comme héritage. Croire, c'est vivre tout ce que nous possédons comme un cadeau de Dieu. En effet, si l'on sait où on va, il n'y aurait plus besoin de croire, car croire, c'est accepter justement de faire totalement confiance, même quand nous ne comprenons pas tout. C'est accepter que la route ne soit pas celle que nous avions prévue ou souhaitée ; c'est accepter que Dieu le décide pour nous. Ne disons-nous pas dans la prière du Notre Père, «Que ta volonté soit faite».
Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge avancé (90 ans), fut rendue capable d'avoir une descendance. Ainsi donc, grâce à la foi, ce qui était impossible à vue humaine s'est réalisé, peut se réaliser et se réalisera toujours, pour tous ceux qui espèrent et mettent leur confiance dans le Sgr. Toujours grâce à la foi, Abraham traversa sereinement l'étonnante demande de Dieu de lui offrir Isaac en sacrifice, lui par qui, la promesse devait pourtant se réaliser. Là encore, même s'il ne comprenait pas à vue humaine, que la promesse d'une descendance et la demande du sacrifice d'Isaac sont totalement contradictoires, il fera quand même confiance en Dieu. La foi de ce couple nous est donnée en exemple pour savoir tenir ferme et bon dans la foi. Saurions-nous, nous aussi, par notre vie, s'inscrire dans cette longue lignée de croyants de tous les temps, et de toutes les époques ? Notre vie de foi peut-elle aussi inspirer notre entourage, ceux qui nous voient vivre ? Pourrait-on aussi dire plus tard que grâce à la foi, moi tel, j'ai pu faire ci ou ça ?
Frères et sœurs, si la foi est une façon de posséder ce qu'on espère, si elle est la clé qui nous donne accès au monde surnaturel, Jésus nous dit que cette réalité à laquelle nous aspirons, n'est autre que le royaume des cieux. Et il nous donne ce dimanche, deux conditions pour espérer y entrer. La 1ère, est que désormais, nous devons avoir qu'une seule affaire en tête : œuvrer pour la réalisation effective de ce royaume. Et tout commence par le fait de se débarrasser de toute préoccupation, surtout matérielle. Voilà pourquoi, comme dimanche passé, Jésus peut nous dire encore : «Vendez tout ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s'usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où la mite ne détruit pas. Car là où est ton trésor, là aussi sera votre cœur».(Lc 12,33-34). Comme dimanche dernier, Jésus nous demande de bâtir notre vie en Dieu et avec Dieu, car c'est lui notre vraie garantie, c'est lui qui doit être notre préoccupation première. Il doit, en mot, avoir la 1ère place dans notre vie.
La 2e chose à faire dans l'attente de ce royaume promis, c'est de se mettre en tenue de service, seul moyen qui va nous permettre de rester vigilant jusqu'à l'arrivée du Roi.
Rester en tenue de service signifie, vivre sa vie de foi en assumant ses responsabilités, quelles qu'elles soient, c'est témoigner de sa foi chaque jour. Oui Jésus nous met en garde et nous dit que croire en Dieu ne signifie pas croiser les bras et attendre tranquillement que Dieu agisse. Saint Ignace de Loyola nous le dit très bien, comme chrétien, il faut prier comme si tout dépendait de Dieu, et il faut travailler comme si tout dépendait de nous. Malheureusement, il y a des chrétiens aujourd'hui, des femmes, qui passent tout leur temps dans les églises, à faire des nuits de prière, alors que leurs responsabilités d'épouse et de mère sont en lambeaux. Il ya des chrétiens qui passent le temps à prier, à faire des neuvaines, attendant que Dieu intervienne dans leur vie, sans qu'eux-mêmes aient pris une quelconque initiative.
Dieu désire que nous attendions son arrivée en vivant activement notre foi au quotidien.
Puisse le Sgr rendre notre foi active et productive, dans la perspective de l'attente imminente de son royaume.
Un très bon dimanche dans le Christ Jésus notre Seigneur.
Padre Armand, sac !!!
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