Jeûner c’est se priver momentanément de quelque chose qui nous est nécessaire ou très agréable pour se donner le temps de retrouver l’essentiel. Dans l’exemple du jeûne alimentaire, l’homme a besoin de nourriture sous peine de mourir de faim. Mais il peut choisir de ne pas se nourrir tout de suite. Avant que le manque de nourriture ne devienne une trop grande gêne, il a le temps de se rappeler que le repas nourrit son corps, comble son ventre, mais qu’il a d’autres besoins à combler. Jésus pendant ses 40 jours de jeûne au désert dit : « Il est écrit que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de la bouche de Dieu. »
Prenons Jésus au mot et imaginons des Paroles qui peuvent nourrir le cœur avant que la nourriture ne remplisse le ventre :

*Prendre conscience de la chance que j’ai de pouvoir me nourrir quand d’autres dans le monde ont faim et de prendre le temps d’un merci. (C’est le sens de la prière du Bénédicité, prière que l’on dit avant de se mettre à table)
 
* Attendre celui avec qui je dois partager le repas et préparer mon cœur à l’accueillir.
 
* Penser à celui que la misère privera de repas et préparer une forme de partage.

* Méditer sur ce qui me manque autant que le pain : quel soin je prends de ceux que j’aime, est-ce qu’ils savent qu’ils comptent pour moi ?

* Écouter la Parole de Dieu qui peut me nourrir le cœur.

* Prendre le temps de prier et de confier à Dieu ce dont mon cœur a faim.

Découvrir que certains besoins sont moins nécessaires que nous le croyons :

*Savoir éteindre la télé, la musique, les jeux vidéo, l’ordinateur et prendre le temps de goûter des vrais temps de silence.


*Limiter momentanément les tâches urgentes, réduire l’excès de temps passé au travail, faire un peu moins de ménage... pour consacrer plus de temps avec ceux que nous aimons, avec nos familles, pour parler, partager, faire des choses ensemble.

*Réduire le stress des horaires en prenant un peu plus de marge et prendre le temps d’aller un peu plus lentement, de vivre la prochaine obligation comme un rendez-vous.

*Fumer un peu moins et faire de cette économie un cadeau, comme un bouquet de fleur ou un petit objet pour des enfants...

* Décider de lire ou de faire une visite, ou d’aller à l’église, pour ne pas vivre chaque instant comme une urgence.

Le jeûne n’a pas pour but de se priver mais de faire un progrès, il est un apprentissage de la liberté. Moins manger de ce que j’aime n’est pas un projet : mais transformer mon plaisir en attente et apprendre à le vivre comme une fête peut être une source de plus grande joie.
Nous pouvons revoir tous nos projets d’efforts de Carême en cherchant d’abord ce que nous désirons faire grandir avec l’aide de Dieu. Alors il sera beaucoup plus facile de renoncer à quelque chose pour aller plus loin. Pour avancer on ne regarde pas sans arrêt ses pieds, il est bon de savoir aussi lever les yeux vers l’horizon.