Quelle générosité en paroles et en écrits au seuil de la nouvelle année !... Quelle distribution de « Bonne Année », « d’Heureuse Année » !... S’il ne s’agit que de formules convenues, c’est quand même mieux que rien, mais ça ne va pas très loin… Si le cœur adhère à ces souhaits, c’est une belle entrée en 2020. Mais si, de plus, ces vœux sont accompagnés d’une véritable attitude de « partage » avec l’autre, alors l’année 2020 sera vraiment une « Bonne, Belle et Heureuse Année ».

Le mot « partage » évoque souvent l’obligation de faire grincer le portefeuille, de faire frémir la carte bleue ou de griffer un chèque. Certes, si ce geste est possible et, encore mieux, s’il se fait sans douleur, dans la joie, alors le « partage » contribuera à la beauté de cette année et sera aussi source de félicité pour celui qui donne puisqu’il y a « plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».

Mais le mot « partage » va bien au-delà de cette notion de distribution sonnante et trébuchante, de cette dichotomie en riches et pauvres. Combien de riches souffrent de dénuement de l’âme ! Combien de pauvres rayonnent de la fortune du cœur ! Et, tous, nous sommes pauvres de notre impuissance à vivre sans Dieu, mais riches de pouvoir héberger le Christ qui s’est fait pauvre parmi nous.


Pratiquer le « partage », c’est voir, écouter, comprendre, sourire, ne pas avoir peur de l’autre pour que l’autre n’ait pas peur de vous. C’est combattre toute exclusion, sans en oublier la forme psychologique. Le « partage » peut se vivre à chaque instant, sans qu’il soit indispensable d’attendre des événements exceptionnels. « Partager » un repas est source de joie quand il s’agit d’un véritable échange auquel l’écran de télévision n’est pas nécessairement convié… Le repas communautaire de la messe n’est-il pas le plus beau des festins quand il est vécu comme l’occasion d’un vrai « partage » ? « Partager » des centres d’intérêt, sans imposer les siens, est source d’harmonie au sein d’une famille. « Partager » des idées, sans décréter que les siennes sont les bonnes, est source de paix au sein d’un groupe, d’une nation, de l’univers.

L’année 2020 sera une « Bonne Année », une « Heureuse Année » si l’Amour « partagé » guide nos pas, permettant la diversité, la complémentarité, l’égalité au cœur des différences. Que l’année 2020 évince les soumissions pour permettre à chacun d’exercer sa part de liberté.
Guy Delécraz